La première fois que j’ai cloné mon vieux disque dur vers un SSD, j’ai eu l’impression d’offrir une seconde jeunesse à mon PC. Démarrage éclair, silence, réactivité… tout change. Et le meilleur, c’est que je n’ai pas eu à réinstaller Windows, mes applis ou mes réglages. Dans ce guide, je vous montre comment cloner un disque dur sur un SSD proprement, pas à pas, que vous soyez sur Windows, macOS ou Linux. L’objectif: migrer sans douleur et profiter des performances du SSD, dès aujourd’hui.
Points clés
- Cloner un disque dur sur un SSD fait gagner un temps précieux en conservant système, apps et réglages, à condition de nettoyer le disque source et de réduire la partition si le SSD est plus petit.
- Préparez le terrain: SSD adapté (SATA/NVMe) et adaptateur, sauvegarde des données, contrôle SMART, suspension BitLocker/FileVault, et configuration GPT+UEFI avec AHCI.
- Utilisez un logiciel de clonage intelligent (Macrium, AOMEI, EaseUS ou outils Samsung/Crucial/WD) pour l’alignement 4K et le redimensionnement; privilégiez Clonezilla ou ddrescue en cas de disque abîmé.
- Pour cloner un disque dur sur un SSD sous Windows, copiez ESP/MSR/C: avec « Optimiser pour SSD » et démarrez sur le SSD; sur macOS, installez macOS puis migrez avec CCC; sous Linux, Clonezilla ou rsync+GRUB.
- Après migration, placez le SSD en premier dans l’UEFI, étendez la partition, vérifiez TRIM (fsutil/trimforce/fstrim), mettez à jour le firmware du SSD et recyclez l’ancien disque en sauvegarde.
Pourquoi Cloner Plutôt Que Réinstaller
Réinstaller un système propre a ses vertus, mais cloner un disque dur sur un SSD fait gagner un temps fou.
- On garde tout: système, logiciels, licences, favoris, pilotes, profils. Pas besoin de retélécharger, réactiver, reconfigurer.
- On réduit les risques d’oubli: les petites applis qu’on n’installe qu’une fois par an, les macros Excel, les profils d’imprimante… tout suit.
- On minimise l’arrêt de service: un clonage se lance, on va boire un café, et on redémarre sur le SSD.
Il y a tout de même des nuances:
- Si votre ancien disque est saturé ou instable, un clonage « copie tout » fera aussi migrer le bazar. Je fais toujours un peu de ménage avant.
- Si le SSD est plus petit que le HDD (classique), il faudra réduire la partition source avant le clonage.
Dans beaucoup de cas, le clonage est idéal: un instantané de votre environnement, transporté tel quel vers un SSD rapide (SATA ou NVMe). Et rien n’empêche, après coup, de profiter du vieux disque comme d’un espace de sauvegarde.
Préparer Le Matériel Et Les Données
Avant d’appuyer sur « Cloner », je prépare le terrain. Ça évite 90% des soucis.
Matériel à prévoir:
- Un SSD d’une capacité suffisante (au moins la taille des données utilisées, pas forcément celle du disque complet). SATA 2,5″ ou NVMe selon votre machine.
- Un adaptateur/enclosure: SATA–USB pour un SSD 2,5″, ou un boîtier USB-C/Thunderbolt pour NVMe. Sur un PC fixe, on peut brancher le SSD en interne.
- Un tournevis si vous devez échanger physiquement les disques.
Hygiène des données:
- Sauvegarder l’essentiel: un clonage n’est pas une sauvegarde. Je copie mes fichiers critiques ailleurs « au cas où ».
- Ménage: vider la corbeille, désinstaller des apps inutiles, supprimer les gros ISO. Moins il y a à copier, mieux c’est.
- Vérifier la santé du disque source: SMART via CrystalDiskInfo (Windows) ou smartctl (Linux/macOS). En cas de secteurs défectueux, je privilégie Clonezilla/ddrescue.
- Chiffrement: suspendre BitLocker (Windows) ou désactiver FileVault temporairement. Pour LUKS (Linux), on peut cloner déverrouillé.
Compatibilité système:
- Schéma de partition: GPT + UEFI recommandé. Si vous êtes en MBR/Legacy, c’est parfois l’occasion de migrer vers GPT (Windows: mbr2gpt).
- Firmware/BIOS: sur port SATA, activer AHCI. Sur macOS, préparer un SSD en GUID/APFS.
Avec ça prêt, le clonage devient une formalité.
Choisir La Méthode De Clonage
Il existe trois grandes approches, selon votre aisance et votre système.
- Logiciels de clonage « intelligents » (recommandé la plupart du temps)
- Exemples: Macrium Reflect (édition payante/essai), AOMEI Backupper, EaseUS Todo Backup, ou les outils fournis par les marques (Samsung Data Migration, Acronis pour Crucial/WD).
- Avantages: redimensionnent automatiquement les partitions, alignent sur 4K, gèrent l’ESP (EFI), activent l’option « Optimiser pour SSD ».
- Image intermédiaire
- On crée une image du HDD vers un fichier, puis on la restaure sur le SSD. Pratique si le SSD n’est pas encore connecté ou pour conserver un point de retour.
- Méthodes « bas niveau »/Open source
- Clonezilla (partclone) est excellent pour Windows et Linux.
- dd/partclone/rsync pour les profils avancés (Linux). ddrescue en cas de disque défaillant.
Je choisis « clonage intelligent » quand je veux que ça marche du premier coup, et Clonezilla quand j’ai besoin de contrôle fin ou d’un outil gratuit et robuste.
Procédure Pas À Pas Selon Votre Système
Windows
- Brancher et préparer le SSD
- Connectez le SSD (USB/SATA ou interne). Ouvrez Gestion des disques, initialisez en GPT si votre système démarre en UEFI (quasi tous les PC récents).
- Fermez les apps lourdes, branchez l’alimentation (portable) et désactivez la mise en veille pendant l’opération.
- Lancer le clonage avec un outil
- Macrium/AOMEI/EaseUS: choisissez le disque source (HDD) et la destination (SSD). Cochez l’option « Alignement 1 Mo/Optimiser pour SSD ».
- Sélectionnez les partitions essentielles: ESP (100–300 Mo), MSR (16 Mo, si présente), C: (et D: si nécessaire). Redimensionnez C: pour tenir dans le SSD si besoin.
- Démarrer sur le SSD
- Éteignez le PC, remplacez physiquement le disque (si une seule baie) ou changez l’ordre de boot dans l’UEFI pour pointer sur le SSD.
- Premier démarrage: c’est souvent plus rapide déjà. Si échec, lancez l’outil de réparation de démarrage de Windows, ou exécutez depuis un environnement de récupération: bcdboot C:\Windows /s /f UEFI.
- Vérifications et optimisations
- TRIM: ouvrez PowerShell en admin et tapez: fsutil behavior query DisableDeleteNotify (0 = TRIM actif).
- Défrag: Windows gère automatiquement l’optimisation des SSD (pas de défrag classique).
- BitLocker: si suspendu, réactivez-le.
Astuce: si le SSD est plus petit, réduisez C: à l’avance via Gestion des disques (clic droit sur C: > Réduire le volume…).
macOS
Depuis Big Sur, macOS utilise un « Signed System Volume » (SSV). Les clones « démarrables » purs sont plus subtils, surtout sur Apple Silicon. Voici ce qui marche bien en pratique:
- Préparer le SSD
- Branchez le SSD via un boîtier USB-C/Thunderbolt. Ouvrez Utilitaire de disque > Afficher tous les appareils > Effacer > Schéma GUID, Format APFS.
- Copier vos données
- Avec Carbon Copy Cloner (ou SuperDuper.), clonez votre volume « Macintosh HD – Données » vers le SSD. CCC sait gérer APFS et crée un clone de vos fichiers utilisateurs et apps.
- Rendre le SSD amorçable (deux options)
- Intel: CCC peut créer un clone démarrable selon la version de macOS. Sinon, installez macOS sur le SSD (Recovery: Cmd+R > Réinstaller macOS en choisissant le SSD), puis relancez CCC pour synchroniser les données.
- Apple Silicon (M1/M2/M3): démarrez en Recovery, installez macOS directement sur le SSD, puis utilisez Assistant de migration pour importer depuis le clone CCC ou l’ancien disque.
- Choisir le disque de démarrage
- Réglages Système > Général > Disque de démarrage, ou au démarrage: maintenez Option (Intel) ou maintenez le bouton d’alimentation (Apple Silicon) pour choisir le disque.
TRIM: macOS active généralement TRIM automatiquement pour de nombreux SSD: sinon, trimforce enable (avec prudence).
Linux
Plusieurs chemins mènent au même résultat. Deux méthodes robustes:
Option A, Clonezilla (simple et fiable)
- Démarrez sur une clé USB Clonezilla. Choisissez « device-device » (disque à disque).
- Source: HDD, Destination: SSD. Activez l’alignement 4K et le redimensionnement des partitions.
- Laissez Clonezilla copier l’ESP/boot, la racine, la swap (ou recréez-la ensuite).
Option B, Copie de fichiers + réinstallation du bootloader
- Démarrez en live Linux. Créez la table GPT sur le SSD (gdisk/parted), une partition EFI (FAT32, ~300 Mo), et vos partitions (ext4, btrfs…).
- Montez les partitions et copiez: rsync -aAX –info=progress2 /source/ /cible/ (en excluant /proc, /sys, /dev, /run, /tmp).
- chroot sur le SSD, installez GRUB: grub-install, puis update-grub. Vérifiez /etc/fstab (UUID corrects via blkid).
Finitions
- Activez TRIM périodique: systemctl enable –now fstrim.timer.
- Si LUKS est utilisé, adaptez crypttab et initramfs.
Dans tous les cas, testez le démarrage avec le SSD en premier dans l’UEFI.
Basculer Sur Le SSD Et Optimiser
Une fois le clonage terminé, je fais ces derniers réglages pour profiter au maximum du SSD:
- Mettre le SSD en premier dans l’ordre de boot (UEFI/BIOS). Sur un portable à une seule baie, installez le SSD à la place du HDD cloné.
- Étendre la partition principale pour occuper tout l’espace libre du SSD (Gestion des disques, Utilitaire de disque, gparted).
- Vérifier TRIM:
- Windows: fsutil behavior query DisableDeleteNotify doit renvoyer 0.
- macOS: trimforce enable si nécessaire (puis redémarrer).
- Linux: fstrim -v / et activez fstrim.timer.
- S’assurer de l’alignement 4K: les outils modernes le gèrent: si doute, repassez par un outil de partitionnement récent.
- Mettre à jour le firmware du SSD via l’outil du constructeur et installer les mises à jour système (pilotes NVMe, microcodes).
- Laisser l’ancien disque comme sauvegarde/stockage: je le reformate après quelques jours de test, quand je suis certain que tout est OK.
Pas besoin de « défragmenter » un SSD: le système s’occupe de son optimisation.
Cas Particuliers Et Dépannage Rapide
- SSD plus petit que le HDD: réduisez la partition C: (Windows), ou utilisez gparted (Linux) / Utilitaire de disque (macOS) pour faire de la place. Les logiciels de clonage « intelligents » savent re-tailler, mais mieux vaut préparer.
- Disque source abîmé: évitez les clones « intelligents » si erreurs d’E/S. ddrescue est roi pour extraire le maximum, puis restaurez vers le SSD. Pensez à chkdsk /f (Windows) avant de cloner.
- BitLocker/FileVault/LUKS: suspendez le chiffrement avant de cloner. Après migration, réactivez et laissez la ré-indexation se faire.
- Échec de démarrage Windows: utilisez l’Environnement de récupération > Réparation du démarrage. En UEFI, assurez-vous que la partition EFI (ESP) a été clonée et que BCD a été régénéré (bcdboot C:\Windows /s ESP /f UEFI).
- Mac Apple Silicon ne démarre pas sur l’externe: en Recovery, réduisez la sécurité pour autoriser le démarrage externe et installez macOS sur le SSD avant de migrer les données.
- Linux: si vous voyez un shell initramfs au boot, c’est souvent un UUID manquant dans /etc/fstab ou GRUB mal installé. Réparez en chroot depuis un live.
- SATA vs NVMe: sur certains portables, on ne peut pas brancher deux NVMe internes à la fois. Utilisez un boîtier NVMe–USB pour cloner, puis échangez.
- Conversion MBR → GPT: pour profiter de l’UEFI (démarrage plus moderne), utilisez mbr2gpt (Windows) avant le clonage ou clonez puis convertissez avec prudence.
- Performances décevantes: mettez à jour le firmware du SSD, vérifiez que le port est bien en SATA III (6 Gb/s) et que le mode AHCI est activé. Sur NVMe, assurez-vous d’être sur un slot PCIe x4.
En cas de doute, je relance un clonage propre après avoir fait une image: c’est souvent plus rapide que de bidouiller des heures.
Conclusion
Cloner un disque dur sur un SSD, c’est un peu comme déménager de nuit: au matin, tout est déjà en place, mais en plus rapide. Avec un peu de préparation, le bon outil, et les étapes adaptées à votre système, la migration se fait sans stress, et vous profitez immédiatement d’un démarrage fulgurant et d’un ordinateur plus silencieux. Gardez l’ancien disque comme sauvegarde, et savourez la nouvelle vie de votre machine.
Questions fréquentes
Comment cloner un disque dur sur un SSD sous Windows, étape par étape ?
Connectez le SSD, initialisez-le en GPT si votre PC démarre en UEFI. Lancez Macrium Reflect, AOMEI ou EaseUS, choisissez HDD source et SSD destination, incluez ESP/MSR/C:, activez l’alignement 1 Mo/Optimiser pour SSD et redimensionnez si besoin. Exécutez le clonage, mettez le SSD en premier dans l’UEFI, puis vérifiez TRIM.
Peut-on cloner vers un SSD plus petit que le HDD ?
Oui, si l’espace utilisé du HDD tient sur le SSD. Réduisez la partition principale avant de cloner: Windows > Gestion des disques > Réduire le volume; Linux > gparted; macOS > Utilitaire de disque. Les logiciels de clonage « intelligents » savent aussi retailler, mais faire du ménage facilite l’opération.
Clonage et chiffrement (BitLocker/FileVault/LUKS) : que faire ?
Suspendez BitLocker avant le clonage (puis réactivez-le), sinon le démarrage peut échouer. Sur macOS, désactivez temporairement FileVault ou installez macOS sur le SSD puis migrez les données. Sous Linux, clonez le volume LUKS déverrouillé ou recopiez les fichiers puis recréez crypttab/initramfs. Après migration, laissez la réindexation se terminer.
Pourquoi cloner plutôt que réinstaller son système ?
Cloner conserve votre système, logiciels, licences, pilotes, profils et réglages, évite les réinstallations et réduit l’arrêt de service: on lance le clonage et on redémarre sur le SSD. Seul bémol, on copie aussi le « bazar » existant; faites du ménage et vérifiez la santé du disque source avant.
Combien de temps faut-il pour cloner un disque dur sur un SSD ?
Cela dépend de la capacité, de l’interface (USB 3/SATA/NVMe) et de l’état du disque. À 150–300 Mo/s effectifs, cloner 500 Go prend environ 30–60 minutes; 1 To, 1–3 heures. L’option de vérification/validation, les petits fichiers et les erreurs peuvent rallonger sensiblement.
Faut-il réactiver Windows après avoir cloné un disque dur sur un SSD ?
En général, non: l’activation numérique est liée à la carte mère. Changer uniquement le disque ne la casse pas. Connectez-vous à votre compte Microsoft pour la sauvegarder. En cas d’alerte, utilisez l’utilitaire d’activation ou votre clé; un changement majeur de matériel peut exiger une réactivation.